Le CEFIR est fier de présenter son nouveau rapport de recherche intitulé « Discours conspirationnistes et anti-conspirationnistes pendant la pandémie : un portrait psycho-social ».
La question de l’accroissement de la polarisation sociale dans nos sociétés contemporaines est inquiétante pour l’avenir de la démocratie en Occident. Cette recherche a été la première à aborder les réseaux conspirationnistes et anti-conspirationnistes québécois dans une perspective comparative psycho-sociale qui permet de mieux comprendre le développement et les mécanismes de la polarisation sociale.
Cette recherche psycho-sociale dégage des constats qui nous permettent de voir que la complosphère n’est pas seulement occupée par des complotistes, mais aussi par leurs alter ego anti-complotistes. Le rapport constate qu’il y a beaucoup de similitudes entre les deux camps, notamment dans l’utilisation de l’intimidation comme outil de lutte face au camp adverse. Il est indéniable que leur obsession l’un pour l’autre peut mener des individus plus fragiles vers des comportements aux limites de la pathologie. Ils sont, en quelque sorte, les deux faces de la même médaille, celle de la polarisation sociale. Il est aussi possible de voir que la vaste majorité de la population québécoise ne connaît pas nécessairement ces réseaux et est plutôt indifférente à leurs argumentaires respectifs, ce sont les non-complotistes.
La recherche a été menée par Martin Geoffroy, PH.D., professeur-chercheur en sociologie au Cégep Édouard-Montpetit et Dre Léonie Lemire-Théberge, professeur en psychologie au même cégep et psychologue clinicienne. Les deux chercheurs ont été appuyés par Laurence Tô, étudiant au doctorat en sciences politiques à l’UQÀM et Sophie Barriault, étudiante à la maîtrise en psychologie à l’Université de Moncton et stagiaire au CEFIR en 2021. L’étude est basée sur des entrevues de recherche menées durant la pandémie de COVID-19 avec des complotistes, des non-complotistes et des anti-complotistes.
Cette recherche-action a bénéficié d’une subvention exceptionnelle totalisant 140 000$ de la part du ministère de la Sécurité publique du Québec et du ministère de l’Enseignement supérieur du Québec. En plus du rapport de recherche, elle a aussi produit plusieurs outils de vulgarisation scientifique au cours des dernières années.

