Des membres du CEFIR ont participé au Congrès annuel de l’International Cultic Studies Association (ICSA), qui s’est tenu du 28 juin au 1er juillet 2017 à Bordeaux, en France sous le thème « dynamiques sectaires et radicalisation », en collaboration avec le réseau montréalais Info-Sectes et la Société française de recherche et d’analyse de l’emprise mentale. Le directeur Martin Geoffroy et la professeure associée Susan J. Palmer (Université Concordia) et Ali Dizboni (Collège militaire royal de Kingston) ont animé le panel « Canadian Extremisms in Comparative Perspective »
Présentation des recherches des membres de l’équipe
Martin Geoffroy a dans un premier temps communiqué sur les intégrismes catholiques dans sa présentation « Catholic Integrists in Canada: Militant Catholicism at the Margins of Secularism ». Il y a brossé le portrait d’un réseau de groupes catholiques radicaux qui défendent une vision ultra-traditionaliste de la religion catholique, en particulier sur les enjeux tels que l’avortement et le mariage, en marge et en rupture avec la société québécoise laïcisée.
Susan J. Palmer, pour sa part, a présenté les résultats de ses recherches sur le mouvement des Freemen-on-the land dans l’Ouest canadien, dans une communication intitulée « Freemen-on-the-Land : Anti-State Radicalism ». Elle y présentait l’idéologie anti-État de ce groupe revendiquant le droit des individus à occuper la terre en contradiction avec les lois de l’État et les droits légaux de propriété.
Enfin, Ali Dizboni a exploré la question de l’engagement de jeunes hommes et femmes canadiens dans les mouvements djihadistes, dans sa présentation « Canadian Ex-Jihadists: Managing Rebellion and Islamic Commitment ». Il a présenté les motivations qui poussent des jeunes d’apparence « normale » à s’impliquer dans de tels mouvements au Canada ou à l’étranger, ainsi que les modes de réinsertion des ex-djihadistes rentrés au pays ou emprisonnés.
Approche pluraliste du CEFIR
Ce panel constitue une parfaite illustration de l’approche pluraliste du CEFIR quant au phénomène de la radicalisation. En effet, en plus de s’intéresser au mouvement djihadiste, nos chercheurs font preuve d’une grande compétence pour l’étude et l’analyse d’autres formes de radicalisation, qu’elles soient chrétiennes ou non-religieuses, et qui sont tout aussi inquiétantes.
L’ICSA regroupe les chercheurs et intervenants sur les milieux sectaires et radicaux à travers le monde, dans une perspective double de favoriser la recherche fondamentale sur les multiples groupes sectaires et de partager les stratégies d’intervention, dans une vision respectant les principes de tolérance et de diversité religieuse. Ces orientations rejoignent parfaitement celles du CEFIR, dont le mandat allie recherche et prévention par la diffusion de connaissance et la promotion d’une culture démocratique et tolérante. Les membres ont donc eu l’occasion de nouer des contacts avec des chercheurs partageant les valeurs du CEFIR.
Moins d’un an après sa mise sur pied, le CEFIR témoigne donc d’un grand dynamisme dans la diffusion des résultats de ses recherches avec cette participation à un colloque d’envergure internationale.