Lundi le 14 mai 2018, l’équipe du CEFIR a procédé au lancement officiel de son rapport de recherche qui porte sur la phase 1 de son programme de recherches financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH). Le rapport, intitulé  Connaissances et perceptions de la religion et du phénomène de la radicalisation chez les étudiant(e)s du collégial, s’appuie sur les données recueillies en 2017 auprès d’étudiantes et étudiants des cégeps partenaire du CEFIR : cégep Édouard-Montpetit, Cégep de Saint-Hyacinthe et Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Le rapport met en relief des tendances majeures chez les étudiants et étudiantes de ces institutions qui pourront orienter l’action de prévention de la radicalisation et les futures recherches sur le sujet. En particulier, on note une très faible connaissance des grandes religions ainsi que du processus de radicalisation. Cette situation est inquiétante dans la mesure où les résultats montrent également une corrélation entre le niveau de connaissance sur ces enjeux et le fait de préconiser des mesures de prévention qui sont en conformité avec les recherches scientifiques. À l’inverse, on peut craindre que l’ignorance ne fasse le lit de la radicalisation tout en renforçant des orientations politiques inappropriées et contreproductives. Le faible niveau de connaissance est d’autant plus inquiétant que ces étudiantes et étudiants, pour ceux qui ont grandi au Québec, ont eu accès au cours d’Éthique et de culture religieuse, qui ne semble toutefois pas les outiller pour faire face à la radicalisation religieuse.

Malgré tout, les étudiants et étudiantes de nos cégeps font preuve dans l’ensemble d’une très grande ouverture envers l’expression de la religion par leurs pairs ou leurs aînés, malgré une très faible pratique chez les étudiantes et étudiants. De plus, les répondant(e)s sont ouverts envers les immigrants et refusent dans leur grande majorité de stigmatiser l’islam par rapport aux autres religions. Ces attitudes sont des forces sur lesquelles bâtir les initiatives de prévention et d’éducation populaire.

Le rapport est le fruit du travail de la co-chercheuse du CEFIR et professeure à l’Université de Waterloo Sarah Wilkins-Laflamme, du directeur du CEFIR Martin Geoffroy, du directeur adjoint du CEFIR Louis Audet Gosselin, de la doctorante en sociologie de l’Université de Waterloo Katherine Bouchard et du professeur du Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu et professeur-praticien au CEFIR Steve Medeiros.

Le lancement de ce rapport clôt la phase 1 du programme de recherche du CEFIR. La phase 2 vise quant à elle à étudier en profondeur ces résultats au moyen d’entretiens individuels. Ces entretiens sont en cours de réalisation et les résultats seront publiés dans le courant de l’année 2018-2019.

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